Cas
clinique : Danka
Cas
raporté par Sébastien Weibel au club psychose 3
juillet 2008
Mise en format html Jack Foucher
Admission
Biographie
Hospitalisation,
histoire de la maladie
Suivit
Questions
Admission
Quand j’ai pris mes fonctions dans le service de psychiatrie
adulte, j’ai rapidement fait connaissance de M. Danka,
né
en 1956, qui était suivi par le secteur depuis
près de
douze ans. Il était connu comme schizophrène,
ayant
été hospitalisé plusieurs fois pour
des
épisodes délirants mais aussi catatoniques. Il
avait,
lors de ces derniers, pu présenter des crises clastiques
très violentes.
Biographie,
histoire de la maladie
Il menait depuis plusieurs années une vie pauvre sur le plan
social et affectif, sans avoir décompensé depuis
8 ans.
Il était régulièrement suivi au Centre
Médico-Psychologique du secteur. Son quotidien tourne autour
de
la télé, de son chien et est
géré par sa
maman âgée. M. Danka n’a plus
travaillé de
façon stable depuis plus de 20 ans et sa vie sentimentale
pourrait se limiter à l’affection sans faille
qu’il
dit vouer à sa maman.
Il a eu un jour des projets d’une vie indépendante
(il a
acheté la gare désaffectée de son
village afin
d’en faire sa maison) qu’il n’a pas pu
mener à
bien, les travaux s’étant figés en
chantier sans
aboutissement…
M. Danka est sous traitement neuroleptique depuis plus de dix ans. Il
prend de l’olanzapine depuis 1999. Il a
présenté
des épisodes où il s’était
plaint de
tristesse et d’affects dépressifs
(poussé par sa
maman qui avait parfois plus de mal que d’habitude
à
supporter son inactivité). Ces épisodes
étaient
résolutifs sous traitement antidépresseur. Le
dernier
traitement en date est la mianserine (15 mg) prise depuis 2003. Il a
toujours été, pendant la période
où il a
été suivi par le service, ritualisé,
apragmatique,
et de contact pauvre. Le diagnostic posé était
celui de
schizophrénie
hébéphréno-catatonique.
Hospitalisation
Notre premier contact a eu lors d’une hospitalisation en
urgence
en novembre 2005 : M. Danka, ne prenant plus son traitement depuis
quelques temps (période qu’il est difficile de
préciser) a présenté des signes de
décompensation psychotique. Il présente des
troubles du
cours de la pensée et du discours (rupture du contact,
propos
diffluents), un comportement bizarre marqué par
l’imprévisibilité et des raptus
agressifs. Quelques
jours plus tard, le patient nous fait part d’hallucinations
auditives (bruits d’oiseaux) mais aussi acoustico-verbales
avec
actes imposés. Cet épisode est
résolutif sous
traitement. Après un mois d’hospitalisation, M.
Danka sort
avec un traitement identique à celui qui l’avait
stabilisé pendant quelques années.
Jusqu’à
là, rien n’était surprenant dans les
faits
cliniques relevés.
Suivit
En janvier 2006, M. Danka est à nouveau
hospitalisé.
Cette fois-ci, le tableau est tout différent.
Logorrhée,
coq-à-l’âne et jeux de mots,
familiarité,
désinhibition, humeur joviale forme le devant d’un
tableau
où sont absents tout élément
délirant ou
trouble du cours de la pensée. L’entourage relate
une
jovialité évoluant depuis quelques jours,
associée
à une insomnie quasi-totale. Le patient est
traité par
oxcarbamazépine et clonazepam (Rivotril ?). le traitement
antidépresseur est arrêté.
L’évolution
est satisfaisante après trois semaines. Le tableau est ici
clairement maniaque, sans élément psychotiques
associés.
M. Danka présente à nouveau un tableau similaire
un mois
après sa sortie, où se rajoutent des
comportements
hétéroagressifs. L’hospitalisation sera
là
plus longue puisque viennent se rajouter au tableau clinique
après amendement de l’épisode maniaque,
d’abord un syndrome dépressif, puis une
résurgence
de signes schizophréniques (hallucinations auditives et
syndrome
dissociatif).
Le patient est finalement stabilisé par un traitement
associant
oxcarbamazépine et decanoate
d’halopéridol.
Questions
Vous pouriez
prendre le temps de répondre à
ces questions :
- Quelle est / sont votre / vos
proposition(s) /
hypothèse(s) diagnostique(s) en fonction de la CIM-10
et du DSM4R
(sous forme
comprise), et pour ceux qui souhaites aller plus loin, en fonction de
la classification de Leonhard (WKL).
- Sur la base de ce(s) diagnostic(s),
quel peut être le pronostic ?
- Sur la base de ce(s) diagnostic(s),
quel est votre proposition thérapeutique ?
Une fois fait, cliquez sur le bouton "suite"
pour lire les
réponses à ces questions (postée
après que
les cas auront été débatus au club psychose,
cf. programme).
Copyright
© CEP, création
juin 2008, dernière mise à jour juin
2008, Sébastien Weibel, Jack Foucher