CEMNIS
CEntre de neuroModulation Non Invasive de Strasbourg
UF 4768 - CEMNIS Hôpital de Jour
UF 4769 - CEMNIS Consultations
Horaires d'ouverture
du lundi au vendredi, de 9h à 17h30
Fermetures annuelles
Du 19.12.2016 au 01.01.2017 inclus
Fermeture 3 semaines au mois d'aout (non définie)
Qu'est-ce que la neuro-modulation ?
Certaines techniques offrent actuellement la possibilité de moduler l'excitabilité de régions cérébrales de façon non lésionnelle et non invasive. Elles y renforcent ou inhibent le fonctionnement de certains circuits neuronaux pour des durées variables et cet effet est utilisé pour corriger certains disfonctionnements.
Actuellement deux techniques sont principalement utilisées : la stimulation magnétique trans-crânienne (TMS) et la stimulation électrique trans-crânienne par courant continu (tDCS) ou alternatif (tACS).
- La TMS consiste à faire varier rapidement des champs magnétiques pour induire un courant de très faible intensité dans les tissus conducteurs sous-jacents comme le cerveau. Aussi malgré son nom il s'agit bien d'une stimulation électrique qui est faite. L'utilisation des champs magnétiques apporte cependant un avantage certain puisque cela permet la focalisation de l'effet à une portion limitée du cerveau limitant d'autant le risque d'effets secondaires. En stimulant de façon répétitive, il est possible de moduler l'excitabilité neuronale sur le long terme. On parle alors de TMS répétitive ou rTMS. En fonction du patron de stimulation, de sa fréquence, de son intensité et de l'activité cognitive du sujet, l'effet sera inhibiteur ou excitateur, diffusera à d'autres régions ou restera localisé. Cet effet est rémanent, c.-à-d. qu'il persiste au-delà de la séance de quelques heures à quelques mois. Il est donc possible de l'utiliser à visée thérapeutique et certaines indications sont déjà reconnues. Il faut voir la rTMS comme une technique générique qui peut potentiellement corriger au moins partiellement la majorité des troubles neuropsychiatrique pour peut que l'on sache quel protocole utiliser et surtout quelle cible corticale viser.
- La tDCS et la tACS sont des techniques anciennes. Elles ont pour elles l'avantage d'être bien plus simples à mettre en œuvre, mais elles perdent en focalisation. En effet l'os du crâne offre une forte résistance entrainant la diffusion des courants électriques. Bien qu'il existe des résultats prometteurs tDCS et tACS n'ont pas encore d'indication validées. Mais elles peuvent être utilisées à titre préparatoire avant une rTMS pour en accroitre les effets.
La focalisation de la rTMS n'est pas dénuée de difficultés : savoir où stimuler, et s'assurer que la cible est bien stimulée. Pour des pathologies fonctionnelles comme les dépressions et les hallucinations, les régions sous-tendant les symptômes sont variables d'un patient à l'autre. Une grosse partie de notre activité de recherche a été consacrée à l'imagerie fonctionnelle de ces symptômes. Nous sommes en mesure aujourd'hui de déterminer de façon reproductible les régions cérébrales qui sont le siège d'un dysfonctionnement chez un patient donné.
Les régions cibles peuvent être stimulées, sous contrôle d'un système de neuronavigation. Cette approche étant trop fatigante pour un opérateur humain, nous avons développé un robot capable d'exécuter la tâche. Celui-ci est deux fois plus précis et son geste est deux fois plus reproductible, sans fatiguer l'opérateur.
Aussi les développements cliniques et méthodologiques que nous avons réalisés ont ouvert la voie aux traitements personnalisés par rTMS. C'est au coeur des projets de recherche du CEMNIS.