05.04.2020
Critères diagnostiques de la personnalité borderline selon le DSM-5 (code F60.3)
Comportement général marqué par l'instabilité des relations interpersonnelles, de l'image de soi, des affects ainsi que par une impulsivité marquée, débutant chez l'adulte jeune et présent dans des contextes variés comme indiqué par 5 (ou plus) des 9 critères suivants :
- Efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginaires. (Note : ne pas inclure les comportements suicidaires ou d'automutilation couverts par le critère 5).
- Un mode de relations interpersonnelles instable et excessif caractérisé par l'alternance entre une idéalisation et une dévalorisation extrêmes.
- Perturbation de l'identité : instabilité marquée et persistante de l'image de soi ou de la conscience de soi.
- Impulsivité dans au moins deux domaines qui sont potentiellement dommageables (par exemple : les achats, la sexualité, la toxicomanie, les conduites dangereuses, les crises de boulimie). (Note : ne pas inclure les comportements suicidaires ou d'automutilation couverts par le critère 5).
- Comportements suicidaires, de geste ou de menace suicidaire ou d'automutilation récurrents.
- Instabilité affective due à une forte réactivité de l'humeur (par exemple : dysphorie intense épisodique, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours).
- Sensation chronique de vide intérieur.
- Colère intense et inappropriée ou difficulté à contrôler sa colère (par exemple : fréquents mouvements d'humeur, colère constante, bagarres à répétition).
- Idéation paranoïde ou symptômes dissociatifs sévères transitoires et liés au stress.
05.04.2020
Remarques
La psychiatrie française utilise le terme de personnalité limite pour décrire un trouble à la frontière avec la psychose qui ne recouvre que pauvrement celui de personnalité borderline. Il est plus probable que le diagnostic de personnalité abandonnique réponde bien mieux à ce concept anglo-saxon.
Il s'agit d'un diagnostic majoritairement porté chez la femme avec un rapport de 3/1. Les troubles tendent à s'amender avec l'âge au point que le diagnostic ne peut plus être porté chez la moitié des patients après la quarantaine.
Les différents critères sont liés : les réaction émotionnelles excessives sont en lien avec les relations interpersonnelles. La personne se perçoit le plus souvent comme mauvaise et sans valeur. C'est sans doute ce qui sous-tend une fréquente conduite d'échec (la personne interrompt une formation, un travail alors qu'elle est en passe de réussir) d'où un parcours scolaire et professionnel chaotique.
Le comportement manipulateur est fréquemment observé dans ce trouble de la personnalité, mais avec pour objectif principal d'être au centre de l'attention et non pour des raisons matérielles ou de pouvoir. Enfin le risque suicidaire est loin d'être négligeable expliquant le décès de 8% des personnes affectées.
Cette entité diagnostique mérite d'être connue en raison de la fréquence des phénomènes hallucinatoires, transitoires qui peuvent égarer le diagnostic et en raison de ses relations ambigües avec les troubles bipolaires.