Kétamine
Classe : anesthésique dissociatif
Laboratoire d'origine : Parkes Davis (fusionné à Pfizer - US)
Date de synthèse : 1962
Pharmacodynamie
Bien qu’utilisée comme un antagoniste NMDA pur, la kétamine se lie à un grand nombre de cibles à des concentrations atteinte en clinique.
Les concentration sanguine induisant une psychose sont de 0.5 à 1 µM/l, alors que des concentration de 10 à 100 µM/l sont des doses anesthésiques.
- Rc NMDA du glutamate pKi = 0.5 µM*, antagoniste non compétitif (open-channel non selective antagonist)
- Système dopaminergique :
- DAT, pKi = 47 µM
- Rc D1, pKi = ~5 µM
- Rc D2, pKi = 0.5 µM*, EC50 = 0.9 µM, agoniste partiel (80%)
- Système sérotoninergique
- Rc 5HT2a, pKi = 15 µM
- SERT, pKi = 19 µM
- Système sérotoninergique
- Rc alpha 1, pKi = ~5 µM
- Système opiacés
- Rc Mu, pKi = 4.4 µM*
- Rc Sigma, pKi = 3.6 µM*
- Rc Kappa, pKi = 4.5 µM*
- Acéthyl-choline : M1, pKi = 45µM
- Protéines-canal HCN : Inhibe l'hyperpolarisation, EC50 = 10 µM
*S-kétamine 3 x plus affine
Utilisation
Traitement de la dépression résistante et de la crise suicidaire
Effet antidépresseur rapide dès la 2ème heure après une dose sub-anesthésique :
- En perfusion de 40 min à la dose de 0.5 mg/kg sous surveillance d'un anesthésiste réanimateur (cf. nouvelles)
- En administration intranasale de S-kétamine (28, 56 et 84 mg - cf. fiche FDA) :
- Dose de départ : 56 mg
- Phase d'induction (semaine 1 à 4): prise 2 fois par semaine de 56 ou 84 mg
- Phase de maintien (semaines 5 à 8): prise 1 fois par semaine de 56 ou 84 mg
- Phase d'entretien (> semaines 9): prise une fois par semaine ou une fois tous les 15 jours
Modèle de psychose :
A des doses sub-anesthésiques, la KTM reproduit non seulement les symptômes positifs, mais aussi cognitifs et négatifs de la schizophrénie (cf. hypothèse glutamatergique de la schizophrénie). Mais le produit entraine surtout un syndrome dissociatif qui pourrait être primitif et bien plus marqué que tous les autres (impression de morcellement corporel, de détachement de l'esprit du corps). Il a cependant été à l'origine de la synthèse de nombreuses substances glutamatergiques (mGluR2/3, inhibiteur de la GlyT-1) sous-tenue par une preuve de concept lors de la stimulation de ce site régulateur par la glycine ou la D-cyclosérine. Actuellement seul un inhibiteur de la GlyT-1 est en phase 3.