Cas
clinique
Motif de consultation : adressée pour hallucinations réfractaires, protocole rTMS
Femme vue à l'age de 60 ans.
Biographie
- Fille unique, parent divorcé alors que très jeune, n'a revu son père qu'à l'age de 14 ans
- Mariée à l’age de 28A, pas d’enfants
- Vit avec son mari et sa mère (père décédé)
- Certificat d'étude, brevet commercial, ne travaille plus depuis 1975 (31 ans)
- Actuellement touche l’AAH
- Membre d’une communauté évangélique, très croyante.
Antécédents
- Rectocolite ulcéro-hémorragique (suivit par Dr Livet) : découverte en 1983, récidives en 88, 89.
- Cancer du sein G opéré en 1986 (carconome intracannalaire : exerèse + curage ganglionnaire).
- Ligature des trompes en 1986
- Le mari rapporte un traumatisme crânien et elle n’aurait plus été la même depuis
- Absence d'antécédent familiaux. A noter idées religieuses sur-investies de la mère (même communauté évangélique).
Histoire de la maladie
Aurait
été suivit par un psychiatre à l’age de 20 ans, suite à une
hospitalisation à la clinique (dossier d’hospitalisation introuvable).
Elle sera hospitalisée brièvement le en 1989 suite à une
fugue du domicile conjugal (contexte non connu et ne se souvient pas
bien). Jamais hospitalisée ultérieurement, suivit ambulatoire.
La patiente se pleint de la symptomatologie suivante :
Hallucinations
intrapsychiques à type de commentaire des actes, hallucinations
acoustico-verbales (voix d’un homme méchant, injonctions). Celles-ci
seraient apparues à l'age de 27 ans.
Les
hallucinations sont initialement à type d'injonction, mais elle
pouvait aussi discuter avec ses voix qui avaient un rôle de
soutien. Actuellement les hallucinations sont plus de type commentaires
des actes.
Le thème
des hallucinations est principalement sexuel : “les voix m’ont dit de mettre mon doigt
dans l’anus”, “me disent que mon mari est un pédéraste”. “C’est depuis
que je me masturbe l’anus que j’ai des problèmes avec eux”.
Les
voix sont floues, ténue, à type de murmure. Elles s'adressent à elle à
la deuxième personne ("tu"). Interprétées comme masculines.
Les
hallucinations sont surtout présentes lors de conflits avec sa
mère ou son mari. Elles ont particulièrement augmentées après
arrêt des rapports sexuels.
Elle décrit aussi des sensations cénesthésiques
à type d’électricité, de torsion, "comme des supos dans l’anus" ainsi que des sensations visuelles à type de formes.
Enfin
elle dit crier pendant la
prière, mais que ce n’est pas elle : “Ich gehe”. Pense être
possédée
“je crois au diable, aux démons … c’est dans les écritures”. On
n'objective aucune conviction délirante et cette idée semble partagée,
si ce n'est induite par la mère et le milieu évangéliste. Ces cris s'accompagnent souvent
de mouvements brusques qui lorsqu'ils surviennent dans la
voiture gène le conducteur. Elle rapporte 2 épisodes
ou aurait agressé son mari et sa mère et explique là encore que ce
n’était pas elle.
De
multiples neuroleptiques essayés sans effets. Le dernier en date est le
ZYPREXA jusqu'à 20 mg. Actuellement à 15 mg pour réduire les effets
indésirables.
La patiente se présente comme douce,
enfantine, avec un très bon contact. Son efficience intellectuelle
semble limitée peut-être aussi bien pour des raisons organiques que par
une carence éducative. Il n'est pas possible d'objectiver
de désorganisation, de trouble thymique, d'aplatissement des
affects. Mais elle semble avoir une vie pauvre en dehors des
visites médicales.
Vidéo
Pour objectiver le phénomène de cris, il lui est demandé de prier à haute voix.
Rapidement elle se met à pousser de petits cris stridents, aigus. Puis elle dit :
“non, non” est le plus fréquent
Puis apparaîtront (tout en français et non en alsacien) :
“Non, tu ne veux pas le dire”
“Non, tu ne le feras pas”
“Non, je ne veux pas savoir ça, arrêtes ton cinéma”
“Non, t’es une idiote”
“Non, je ne veux pas de ça”Ces
interjections s’accompagnent de mouvements de la tête ou de basculement
en arrière parfois assez violent, surtout lorsqu’elle insiste dans sa
prière. Pourtant il semble qu’elle ne se soit jamais blessée.
Sa voix est déformée par rapport à sa voix habituelle, gutturale, ou enfantine.
Elle ne reconnais pas ces émissions comme étant le produit de sa volonté.
Lorsqu’on lui demande d’essayer de l’imiter, cela déclenche le phénomène (elle ne reconnaît pas le produit comme venant d’elle).
Elle aurait été exorcisée à la demande de sa mère. Les propos sont adaptés par rapport au contenu de la prière.
Questions

Q1 : Comment nommer le symptôme ?
Q2 : Quelle
est / sont votre / vos proposition(s) /
hypothèse(s) diagnostique(s)
Une
fois fait, cliquez sur le bouton "suite" pour lire les
réponses à ces questions (postée
après que
les cas auront été débatus au club psychose, cf. programme).
