Cas clinique : Gloria

Cas clinique

La patiente est une femme de 43 ans, séduisante, bien habillée, qui, 1 mois environ avant d'être admise à l'hôpital, a débuté un épisode psychotique grave. Avant qu'elle ne tombe malade, elle travaillait avec son mari dans leur entreprise de vente par correspondance. Une fois le catalogue de Noël bouclé, dans l'angoisse que les délais de l'imprimeur ne soient dépassés, la patiente s’est mise à avoir peur  que son mari ne la frappe. Elle sentait dans l'immeuble qu'ils habitent, une "force mauvaise" qu'elle a voulu fuir en allant s'installer chez une amie. Puis elle a voulu écrire une lettre à son mari, mais au moment de se mettre devant la machine à écrire électronique, elle s’est dit que c'était une machine qui "faisait disparaître les personnes" et qu'elle serait la seule à rester en vie. Dans la rue, il lui semblait que les gens qu'elle voyait n'était pas ceux qu'ils semblaient être et qu'ils lui transmettaient des messages en clignant des yeux. De temps en temps, elle entendait une voix qui disait "Gloria est dingue" et lui conseillait de ne pas fumer.
Au moment de son admission, Gloria parle de façon hésitante et incohérente. Son humeur est labile, elle semble effrayée quand elle parle de son mari, pleure souvent, puis, brusquement, son visage s'éclaire pour dire que quelque chose de "merveilleux" va arriver.
Il n'y a pas eu de perte de l'appétit ou de trouble du sommeil, même si les dernières semaines, elle est devenue plus soucieuse de manger une nourriture "saine".
C'est à 9 ans que la patiente a été traitée pour la première fois pour des difficultés psychologiques, après avoir été prise sur le fait à voler à l'étalage. Elle a passé ses dernières années de collège dans un foyer en raison des conflits qui l'opposaient à sa grand-mère qui l'a élevée. A 27 ans, elle a connu un grave épisode psychotique au cours duquel elle était désorientée et interprétative; elle fut hospitalisée pour 9 mois. Peu de temps après avoir quitté l'hôpital, elle s’est mariée avec un ami qu'elle fréquentait depuis longtemps et qui est toujours son mari. Entre 33 et 43 ans, la patiente connut deux brefs épisodes psychotiques, qui furent traités en ambulatoire par du Melleril associé à une psychothérapie. Après chaque épisode, elle se remettait totalement, sans symptôme résiduel. Elle travaillait avec succès comme secrétaire, voyageait avec son mari afin de sélectionner des objets à importer, tenait le livre de comptes de l'entreprise, et menait une vie sociale active.

Questions                                                                                   

Vous pouriez prendre le temps de répondre à ces questions :

1. Quelle est / sont votre / vos proposition(s) / hypothèse(s) diagnostique(s) en fonction de la CIM-10 et du DSM4R (sous forme comprise), et pour ceux qui souhaites aller plus loin, en fonction de la classification de Leonhard (WKL).
2. Sur la base de ce(s) diagnostic(s), quel peut être le pronostic ?
3. Sur la base de ce(s) diagnostic(s), quel est votre proposition thérapeutique ?

Une fois fait, cliquez sur le bouton "suite" pour lire les réponses à ces questions (postée après que les cas auront été débatus au club psychose, cf. programme).