Elle est hospitalisée pour la première fois durant l’été 2003 (unité pour adolescents). Elle présente alors une logorrhée, une tachypsychie, des difficultés de concentration. Elle est interprétative, présente un sentiment de persécution et une agressivité par rapport aux parents et aux professeurs. Elle rapporte des impressions de bizarrerie, des périodes d’angoisse, un moment "où elle a tout compris", "a ouvert les yeux".
Les médecins ont un doute sur la présence de troubles du cours de la pensée et d’hallucinations auditives ou olfactives ("vous sentez le jambon" : au psychiatre).
L’examen neurologique est normal. Le bilan bio et la TDM sont sans particularité sauf T3 un peu basse qui n’inquiète pas les endocrinologiste.
L’évolution sous lithium + risperdal 4mg se fiat vers une réduction de l’interprétativité, mais elle reste isolée et se plaint de difficultés à réfléchir
Au terme des 2 mois d’hospitalisation à plein temps, on conclue à un épisode mixte atypique (éléments de mixité non connu). Elle sera hospitalisée en hôpital de jour pendant 1 mois avant de demander l’arrêt (s’y ennuie).
En 2nd (2003-2004), va mieux, mais d’après le père : "restent de temps en temps des petites phrases, elle rechigne, reste obsédée par l’école". Pourtant les résultats scolaires sont moyens, avec un infléchissement progressif. Elle passe néanmoins en 1re S. Le lithium est interrompu.
En 1ère (2004-2005), les résultats sont catastrophiques (sauf en Italien), avec des remarques des professeur comme : "présente physiquement", "les difficultés sembles insurmontables"
Elle redouble en 1re L (2005-2006), pas de changement, et passe en Terminale L malgré des de mauvais résultats.
Début 2006, sur le plan psychiatrique, apparition d’un tableau hallucinatoire et d’une "dissociation". Pas d’effet de l’augmentation du risperdal à 8 mg.
Elle est à nouveau hospitalisée fin janvier 2007 pour réévaluation (unité de psychiatrie générale). Sur les 5 mois d’hospitalisation, le tableau sera constant, sans changement :
Elle est calme, dit ne pas être malade, et de ne souffrir que des effets secondaires des médicaments. Le comportement est infantile. Elle dit "entendre des bruits de voiture" qui la gênent, mais explique qu’elle se rend compte que les autres n’entendent rien.
Elle est réticente à répondre aux questions "ça augmente les bruits de voiture, de réfléchir", "attendez, je dois réfléchir pour comprendre ce que vous dites… c’est trop compliqué votre question, je dois réfléchir ça augmente les bruits de voiture", "si vous continuez, je vais avoir une journée difficile". Les entretiens sont d’une extrême pauvreté, et elle y met rapidement un terme : "on va s’arrêter là". Elle est inaccessible au second degré, au double sens, aux sous-entendus.
Dans le service, elle regarde Titeuf à la télé, lit les Schtroumpfs. Elle est surtout très ritualisée, ne supporte pas les bruits parasites (stylos, frottement des habits, bip des portables), ne supporte pas les changements, ce qui provoque des incartades au quotidien (exigeante par rapport à ces rituels). Certains de ces rituels sont bizarres : par exemple rester nue.
Essai du Zyprexa (jusqu’à 30mg), Haldol + Tercian, introduction de Zoloft (jusqu'à 100mg) pour lutter contre angoisses + rituels, puis Clozapine jusqu’à 200 mg, mais effets secondaires très gênants : sédation majeure, hypersialorrhée, d’où la décision d’arrêter la Clozapine. Passage au Solian à doses déshinibitrices.
Changement dans la symptomatologie :
Arbore un sourire jusqu’aux oreilles, peu naturel. Propos stéréotypés : "je vais su-per bien, je vais magnifiquement bien, je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie", "je suis maintenant complètement guérie", "oh, les beaux tableaux, oh les belles fleurs, comme elles sont belles". Les parents rapportent des fous rires.
Elle manifeste une certaine désinhibition, mais reste très "fausse", "stéréotypée". Absence de tachypsychie, d’insomnie, de signes maniaques…
Puis progressivement s’installe une irritabilité, une agressivité et un sentiment de persécution (les soignants sont séparés en bons et en méchants…"je suis dans les méchants"). Il y a une insomnie, mais pas de fuite des idées, de tachypsychie. Elle présente parfois des crises d’angoisse ou elle a des propos allusifs par rapport à des idées suicidaires.
Avec l’augmentation du Solian et la diminution du Zoloft : stabilisation, apaisement
Mais finalement elle reste pauvre (énumérations stériles…), présente des crises d’angoisse et des rituels.
Bilan effectué (IRM, EEG normaux). Le bilan neuropsychologique est dans les limites de la normale, sous condition d’adapter la situation de passation ; couper en plusieurs séances…
Questions