CEP                             Cas clinique : Kinla
Cas raporté par Sébastien Weibel au club psychose juin 2007          
 Réponses et mise en forme Jack Foucher            

Diagnostic CIM-10
Diagnostic DSM4R
Diagnostic WKL




Diagnostic CIM-10

Parmi les critères généraux de schizophrénie, il n'y a aucun symptôme de premier rang (critères a à d), mais 2 critères e à h : des pseudo-hallucinations et des symptômes négatifs. Il n'y a pas d'épisode thymique manifeste, pas de prise de toxique ou de pathologie organique. 
Le mode d'installation est insidieux (désinsertion sociale, chute des résultats scolaires...). On trouve au premier plan un affect plat ou discordant, une pensée pauvre, stéréotypée. Les symptômes psychotiques sont en arrière plan. La durée d'observation est de plus de 2 mois. Cela correpond à un sous-type hébéphrénique.
Enfin l'évolution est de type continue, il n'y a pas de rémission.

On peut donc retenir le diagnostic de schizophrénie hébéphrénique d'évolution continue codée F20.10.


Le pronostic de la forme hébéphrénique est le plus mauvais de toutes.

Traitement : cf. observation.


Diagnostic DSM4R
                                                                     Debut

Les deux critères A pour la schizophrénie (cités plus haut, cf. CIM10) sont de durée suffisante (>6 mois, critère C), et la patiente présente un dysfonctionnement social et scolaire (critère B). Il n'y a pas d'épisode thymique manifeste, pas d'antécédents de trouble envahissant du développement, pas de prise de toxique ou de pathologie organique.
Il n'y a pas de symptôme catatonique au sens du DSM4R, elle ne présente pa les 3 symptômes nécessaires pour un sous-type désorganisé et les symptômes paranoïdes sont discrets.
L'évoluition est continue.
On peut donc retenir le diagnostic de schizophrénie indifférenciée (F20.30).

REM : On remarque que dans ce cas, il existe une légère différence entre les deux classifications (F20.10 vs F20.30). Ici, elle est due au caractère plus contraignant des critères du DSM4R par rapport à la CIM10 pour la sous-forme désorganisée (DSM), normalement équivalente à l'hébéphrénique (CIM). En effet, la CIM n'exige pas que toutes les caractéristiques soient respectées, mais décrit plutôt un tableau clinique.

Le pronostic de la forme indiférenciée est considéré comme proche de celui de la forme désorganisée, c.-à-d. mauvais.

Traitement : cf. observation.


Diagnostic WKL
                                                                        Debut

L'évolution quasi continue depuis plus de 3 ans n'est qu'un argument faible en faveur d'une schizophrénie systématisée. Mais cet argument est renforcé par l'age précoce des troubles. L'affect semble sonner creux, être sans profondeur, plat. Bien qu'initialement elle restait motivé par ses résutats scolaires, elle a cessé de travailler et ne semble plus avoir d'ambitions. Il n'y a pas de perturbation de l'impulse (antrieb en allemand ou drive en anglais). Il est donc peu vraissemblable qu'il s'agisse d'une catatonie systématisée, mais la symptomatologie et en revanche compatible avec une hébéphrénie. Les gestes ne sont pas grossièrement affectés, en revanche le maniérisme (au sens de Leonhard) est au devant du tableau : qualifié ici de rituel, il est aussi parfois décrit comme des compulsions. Il s'agit de rituels complexes impliquant un comportement et non une motricité plus élémentaire. La patiente est plaintive, d'humeur maussade. Il s'agit donc très probablement d'une hébéphrénie bizarre débutante d'où la persistance des fluctuations de l'humeur (
symtômes processuels).
Manque les plaintes hypochondriaques très fréquentes dans cette forme, mais elles n'ont pas été spécifiquement recherchées.

Le pronostic est très mauvais dans le sens que peu si ce n'est aucune rémission n'a été décrite. Astrup a cenpendant mentionné une réduction importante de la symptomatologie au dela de 50 ans. Mais il est probable que cette réduction ne concerne pour l'essentiel que les phases d'irritabilité et non les symptômes "déficitaires".
Il n'y a virtuellement pas de charge génétique, mais il est probable que comme dans les catatonies on retrouve assez fréquemment un évenement durant la grossesse ou l'accouchement qu'il conviendrait de rechercher.

Le traitement neuroleptique est classiquement de peu d'efficacité, et l'antidépresseur peut avoir contribué à l'épisode d'hypomanie, à moins que celui-ci corresponde à une réactivation de symtômes processuels. Les normothymiques n'ont pas d'efficacité non plus.
En revanche, il y a un intérêt certain à une prise en charge ergo-sociothérapique. Il ne faut pas respecter le maniérisme dès lors que celui-ci entrave l'autonomie ou l'adaptation. Il n'y a cependant pas de risque de dispariation quasi complète de la motricité comme dans la catatonie maniérée.

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Copyright © CEP, création janvier 2008, dernière mise à jour février 2008, Sébastien Weibel, Jack Foucher