Cas
clinique : Roger
Observation
et commentaires Jack Foucher
Cas clinique
Questions
Cas
clinique
Mr Roger se
présente pour
participer à une étude sur la
schizophrénie. Il a
35 ans (né en 1970). On retrouve dans ses
antécédents, une perforation bi-tympanique et un
écrasement de la cheville.
Il est enfant unique, sa mère était suspecte de
schizophrénie paranoïde, et
l’élevait seule en
dehors d’une période de placement autour de 4 ans.
Il
n’en sait pas plus, car elle s’est
suicidée alors
qu’il avait 7 ans. Sur le plan familial, il rapporte 1 oncle
du
coté maternel décédé par
suicide, et 1
cousin qui présenterait des troubles similaires aux siens.
Il
sera élevé en orphelinat
jusqu’à l’age
de 12 ans, puis en internat jusqu’à 15 ans et
enfin en
appartement jusqu’à son bac qu’il passe
avec
succès à l’age de 19 ans.
Il entre alors en fac d’histoire et gagne sa vie comme
surveillant d’un externat. Suite à une rupture
sentimentale il décrit une première
période au
cours de laquelle il ne se sent pas bien. Puis après
plusieurs
mois (2 ans ?) il rencontre une ancienne camarade de
l’orphelinat. Apparaissent alors des idées de
culpabilité, pensait “avoir fait un pacte avec le
diable”, il pleure fréquemment, et maigris
considérablement. Il décrit une exacerbation de
ses
sensations corporelles, mais pas d’hallucination ni
cénesthésique ni acoustico-verbale. Il a
l’impression que tout prend sens, tout le concerne. Il a
l’idée qu’il pourrait se transformer en
loup-garou
(lycanthropie) ou en zombi. Il sera hospitalisé suite
à
une phase d’angoisse aigue. Il sera traité par
Haldol seul
et s’en suivra une phase de dépression. Il
arrête le
traitement de lui-même.
Puis il reprendra le travail pendant 1 an (surveillance). En 1994
apparaissent des éléments d’exaltation,
il se sent
“speed”. Au cours d’une hospitalisation
à sa
demande, il flirt avec une jeune fille elle-même
hospitalisée en psychiatrie et sera mis dehors en raison
d’un geste de violence sur un infirmier (qu’il a
poussé). Il sera alors en rupture de suivit. Il se
décrit
comme dispersé, saute souvent du coq à
l’âne.
Il développe l’idée qu’on lui
veut du mal et
que les personnes qui l’entourent peuvent entendre ce
qu’il
pense. C’est une époque ou il sort beaucoup, boit,
fume du
cannabis et dit se rapprocher de la délinquance.
En 1997, il explique que les idées
s’étaient
nettement accélérées dans la
tête et qu'il se sent exalté. Il
décrit de plus, une exacerbation du ressenti des
émotions. Il sort avec une voisine, mère
de 2 enfants et
plus âgée que lui. Il décide de se
raser la
tête, il est irritable au point qu’il menace son
père. Il ne se souvient pas du contexte dans lequel il est
hospitalisé en HO pendant 4 mois, courant 1997, mais se
souvient
d’avoir été placé en
contention.
Le courrier de sortie fait état d'un délire de
persécussion l'ayant ammené à briser
la vitre de
l'appartement de son père pour fuire ses persecuteurs. Au
cours
de l'hospitalisation seront rapportés une
incohérence des
propos et des épisodes transitoires d'allure maniaque
(insomnie,
saute d'humeur, agitation, ludisme, familliarité...). Une
lettre
rédigée au cours de l'hospitalisation
reflète ces
deux derniers éléments (la voir
- nécéssite un mot de passe).
Suite à cette hospitalisation, suit une période
d’humeur dépressive avec anhédonie et
idées
suicidaires.
En 1999, il présente un nouvel épisode ou il se
sent
“speed”, il est logorrhéique,
exalté, parle
à tout le monde, s’engage dans de nombreuses
activités, qu’il ne termine pas
forcément et dort
peu. Il n’a alors aucune idée délirante
selon ses
dires et n'est pas hospitalisé.
Depuis 2000, il a repris la fac d’histoire (niveau license),
il
complète ses fins de mois en faisant fait du soutient
scolaire.
Il participe à un club de “question pour un
champion”, et sa candidature sera retenue pour participer
à l’émission TV. Il y gagnera 1 fois,
mais
échouera lors de son second passage.
Lorsque je le vois, il est sous Zyprexa. Son discours est
adapté, pas de trouble de l’humeur, mais un
aplatissement
des affects et une certaine désorganisation conceptuelle.
Suivit : 1 an après sa participation il débarque
dans mon
bureau et entreprend de me parler avant même d'y avoir
été invité. Il n'est pas
agité, mais son
discours est logorrhéique mais monotone et il est impossible
de
l'arrêter. Le contenu est strictement
incompréhensible
bien que les mots soient reconnaissables, les phrases n'ont
pas de sens et il est bien difficile de savoir où elles
commencent et elles s'arrêtent. Nous étions deux
dans le
bureau et nous nous sommes
regardés un peu interloqués. Cela ne l'a
perturbé
en aucune façon et il a poursuivi son discours pendant que
nous
échangions sur la meilleure conduite à tenir. Son
regard
semblait perdu dans le vide. Nous avons
fini par comprendre qu'il comptait se rendre à
l'hôpital
de jour et qu'il s'était perdu alors qu'il en
connait
parfaitement le chemin. Nous l'y avons raccompagné. Il n'a
pas
été hospitalisé.
Questions
Vous pouriez
prendre le temps de répondre à ces
questions :
- Quelle est / sont votre / vos
proposition(s) /
hypothèse(s) diagnostique(s) en fonction de la CIM-10
et du DSM4R
(sous forme
comprise) pour l'épisode de 1997. Pour ceux qui souhaites
aller
plus loin, quelle est l'hypothèse diagnostique la plus
probable
en fonction de
la classification de Leonhard (WKL) ?
- Sur la base de ce(s) diagnostic(s),
quel peut être le pronostic ?
- Sur la base de ce(s) diagnostic(s),
quel est votre proposition thérapeutique ?
Une
fois fait, cliquez sur le bouton "suite" pour lire les
réponses à ces questions (postée
après que
les cas auront été débatus au club psychose, cf. programme).
Copyright
© CEP, création
mars 2008, dernière mise à jour mars
2008, Jack
Foucher