Cas
clinique : Mme Uda
Observation
et commentaires Jack Foucher
Introduction
Biographie
Histoire de la maladie
Entretien
Questions
Introduction
Mlle Uda est une femme 31 ans, admise pour ECT sur un tableau de "schizophrénie paranoïde" réfractaire.
Antécédents familiaux
- Le père est peu connu. Il aurait
présenté des troubles du comportement ayant mené
à son hospitalisation en psychiatrie pendant plus de 2 ans. Il
aurait présenté des phases d'exaltation.
- Grande tante coté maternelle : démence.
Aucun antécédent personnel notable
Biographie
Mlle Uda est l'aînée d'une fratrie de 2. Sa
mère d'origine portugaise a émigrée au Luxembourg
pour trouver du travail. Elle a quittée rapidement le
père de Mlle Uda qui aurait été violent sans doute
en rapport avec son trouble mental. Elle rencontre alors son
deuxième mari avec laquelle elle a une nouvelle fille. Celle-ci
est de 13 ans la cadette de Mlle Uda et se porte bien. Les
parents sont à présent séparé, mais Mlle
Uda a gardé des liens étroits avec son père
adoptif.
La scolarité est sans histoire.
Histoire de la maladie
Les troubles débutent en 1996 à 20 ans. Elle se rend en
Espagne pour les vacances. Là elle présente un
état d'agitation s'installant sur moins de 15 jours. Elle
présente une insomnie sans fatigue, elle est enjouée,
logorrhée, hyperactive. Elle est irritable, pense avoir des vers
dans son corps et tient des propos incompréhensibles. Elle ne
reste hospitalisée que 15 jours.
Dans les années 1997-99, elle voyage beaucoup, monte des projets
dont certains avec succès. Elle est alors
considérée par tous comme normale, mais elle pouvait
être très euphorique et assez désordonnée,
ou à l'inverse traverser des périodes de
mélancolie dans lesquelles elle restait au lit et pleurait.
Elle s'était installé avec un ami. En 1999, ce dernier
appelle sa mère à l'aide car Mme Uda ne va pas bien du
tout. "Elle ressemblait à un cadavre". Elle ne mangeait plus, ne
bougeait plus et présentait un mutisme complet. Elle avait l'air
"perdue". Son état s'améliorera en 1 mois et elle sortira
au bout de après 3 mois d'hospitalisation.
Elle reprend alors ses activités. Elle sera tour à tour
agent commerciale, puis professeur de français en Espagne. Elle
se lance alors dans des études de droit mais retombée
malade en 2002/3. A nouveau, elle arrête de parler, ne mange
plus, son regard est fixe, perdu, elle retombe dans un mutisme, ce qui
conduit à une nouvelle hospitalisation.
Durant l'année 2004, elle présente un nouvel
épisode qui débute par des hallucination visuelles (elle
"voyait des choses"), elles est décrite comme méchante,
agressive, claquant les portes, ne mangeant rien. Puis elle fugue
à Barcelone, lorsque mère tente de la sortir de son
appartement pour la ramener chez elle afin de s'en occuper. En Espagne,
elle est hospitalisée dans un contexte non
déterminé.
A sa sortie, elle est déprimée et tente de se suicider en avalant 70 Zyprexas.
En 2005, elle est à nouveau hospitalisée en Espagne dans
un état d'agitation. L'hypothèse d'un trouble bipolaire
est émise et un traitement par lithium est tenté.
Malheureusement elle airait présenté un oedème de
Quinck suite à cet essai thérapeutique.
L'intervalle libre est de plus mauvaise qualité, elle ne
retrouve pas de travail. En 2007, souhaitant donner une nouvelle
orientation à ses projets de vie, elle traverse la France pour
retrouver une conseillère d'orientation dans une ancienne
école. Elle se retrouve SDF à Strasbourg et
hospitalisée en HdT en raison de trouble du comportent.
Ci-après la chronologie des épisodes selon leur polarité.
Entretien
Sa tenue est légèrement débraillée, elle
n'est pas maquillée, les cheveux sont en bataille et elle
présente un ventre bien rebondi. Cependant elle n'est pas
enceinte. Le visage initialement morne s'anime dès qu'elle parle
de choses qui la motive. Elle ne présente pas d'agitation lors
de l'entretien (sous traitement neuroleptique depuis plus de 4 mois).
Elle répond de façon adapté à des questions
simples, mais dès que les questions sont plus complexes, elle
répond à coté mettant surtout en avant ce qui la
préoccupe beaucoup : elle se croit enceinte et veut qu'on lui
fasse un test de grossesse. La stratégie alternative consiste
à nous demander de poser la question à un de ses proche
en le contactant par téléphone car elle ne sait pas
(question sur sa biographie surtout). Elle se précipite alors
sur sa pochette ventrale pour en extraire son carnet d'adresse afin de
nous en donner le numéro (elle n'en connaît aucun par
coeur). Cette pochette est un foutoir indescriptible, ou se
côtoient d'ancienne factures, des publicités, des notes
diverses et ses papiers d'identité. Elle parvient cependant
à mettre la main sur son carnet qui semble pouvoir s'utiliser
à l'envers aussi bien qu'à l'endroit et à trouver
le numéro. Malgré lui avoir dit que nous avions
déjà tout les numéros qui nous sont utile, il nous
faudra l'arrêter à plusieurs reprises pour ne pas reperdre
5 minutes. La biographie est terriblement embrouillée au point
de ne pas être informative (les éléments ci-dessus
seront recueillis auprès de la mère). Elle dit ne pas
avoir eut d'hallucinations, explique que son moral est bon et se pose
peu de question sur son hospitalisation qu'elle dit ne pas juger
nécessaire.
Nous lui faisons passer le test psychique expérimental et le
résultat est dans le fichier pdf téléchargeable ici.
Questions
Vous pouriez
prendre le temps de répondre à ces
questions :
- Quelle est / sont votre / vos
proposition(s) /
hypothèse(s) diagnostique(s) en fonction de la CIM-10
et du DSM4R
(sous forme
comprise) pour l'épisode de 1997. Pour ceux qui souhaites
aller
plus loin, quelle est l'hypothèse diagnostique la plus
probable
en fonction de
la classification de Leonhard (WKL) ?
- Sur la base de ce(s) diagnostic(s),
quel peut être le pronostic ?
- Sur la base de ce(s) diagnostic(s),
quel est votre proposition thérapeutique ?
Une
fois fait, cliquez sur le bouton "suite" pour lire les
réponses à ces questions (postée
après que
les cas auront été débatus au club psychose, cf. programme).
Copyright
© CEP, création
juillet 2008, dernière mise à jour juillet
2008, Jack
Foucher