Cas
clinique : Mlle Uda
Etude de cas et commentaires Jack Foucher
Diagnostic CIM-10
Diagnostic DSM4R
Diagnostic WKL
Diagnostic CIM-10
Lorsque la patiente est admise pour
la réalisation de l'ECT, le diagnostic de schizophrénie
paranoïde ne correspond plus au tableau clinique. En effet il n'y
a plus d'hallucination, et les idées délirantes ne sont
plus au premier plan. La désorganisation du discours et du
comportement prédomine correspondant au diagnostic de schizophrénie hébéphrénique (F20.1).
A noter que la CIM-10 mentionne, sans exiger : "que la période
d'observation soit d'au moins 2 mois, que le diagnostic devrait
être réservé aux formes de l'adolescent - adulte
jeune, et que la personnalité prémorbide soit
caractérisée par une timidité et une tendance
à la solitude". L'idée est de se rapprocher des formes de
mauvais pronostic décrite par Hecker puis Kraepelin. Bien que la
patiente ait été observée plus de 2 mois avec les
mêmes symptômes, mais parce que la patiente est
âgée, et que la personnalité prémorbide
n'est pas compatible, l'application de ces recommandations devrait
faire envisager un autre sous-type. Le plus adapté serait le sous-type indifférencié (F20.3).
Le diagnostic de schizophrénie n'est déjà pas
stable dans le temps : près d'un quart des patients
présenteront au moins un épisode avec un autre
diagnostic. Ainsi cette patiente s'est déjà vue
attribuée le diagnostic de bipolarité. Le problème
est encore plus important pour les sous-formes diagnostiques, rarement
stables au cours du temps (~4/5 changent avec l'évolution).
Ainsi les épisode d'inhibition correpondent plus à une forme catatonique de schizophrénie (F20.2).
Diagnostic DSM4R
L'équivalent
de la forme hébéphrénique de la CIM-10 est
appelée sous-type désorganisé.
Dans le DSM il n'est pas fait mention d'une période
d'observation particulière, d'une personnalité
prémorbide ou d'un début au cours d'une période de
vie particulière. Ainsi les diagnostics CIM et DSM pourraient ne
pas coller si les recommandations de la CIM sont prises en ligne de
compte.
A noter que ni
Le pronostic de la forme indifférenciée est à
peine meilleur que celui de la forme
hébéphrénique/désorganisée.
Diagnostic WKL
Ici plus besoin de 3 diagnostics
différents, le tableau est facilement identifiable : forme
bipolaire s'accompagnant de trouble du langage et de la pensée
caractéristique (cf. interprétation du test psychique expérimental).
La présence ensemble d'une désorganisation du discours,
d'un trouble de la grammaire et de la sémantique avec d'autres
élément moins caractéristiques comme la
présence de persévérations implique qu'il ne peut
s'agir que d'une cataphasie.
Le pronostic est généralement bon à court terme
dans le sens que l'épisode a d'autant plus de probabilité
de prendre fin qu'il s'agit d'une forme essentiellement excitée.
Même la désorganisation rétrocédera en
partie. Cependant elle pourra être mise en évidence
même dans l'intervalle libre par le test psychique expérimental. Les formes inhibées sont de plus mauvais pronostic.
En revanche à long terme, il est probable que le déficit
résiduel s'aggrave. La patiente présentera une
désorganisation de plus en plus marqué du discours.
A noter que la cataphasie est plus fréquemment observée
chez les hommes (3 hommes pour 1 femmes) et présente un des plus
fort taux d'apparentés du premiers degré atteint. Dans ce
cas, il est vraisemblable que le père ait pu transmettre le
trouble.
Enfin, malheureusement, le seul traitement qui en add-on d'un
neuroleptique a démontré son intérêt au long
cours dans cette forme, le lithium, a déclenché une
allergie. La récente démonstration des vertus
anti-dégénérative du lithium sur des modèle
de souries SLA (cf. club psychose du jeudi 24-4-08) incite à penser que l'effet ne sera pas nécessairement identiques avec d'autres normo-thymiques.
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dernière mise
à jour juillet 2008,
Jack Foucher