La catatonie périodique, une pathologie cingulaire ?
Catégorie : Lecture, General, Neuro-crypto, RechercheAuteur : JR Foucher
L'étude connectC3 a livré des premiers résultats. Mathilde Roser a présenté à la FMTS et au CPNLF de 2016 une analyse des 14 premiers patients souffrants d'une catatonie périodique (n = 14) vs. témoins (n = 26) en IRM multi-paramétrique.
La susceptibilité magnétique était significativement augmentée au niveau de la substance grise de l'aire cingulaire antéro-dorsale chez les patients, aussi bien à droite qu'à gauche (p < 10⁻⁴ des deux côtés). L'absence de perturbation des paramètres liés à la myélinisation suggère que cette augmentation traduise une plus forte concentration de fer paramagnétique dans cette région. De plus, cette augmentation de susceptibilité était corrélée avec la symptomatologie catatonique et déficitaire (p<0.05) sans être corrélée à la symptomatologie dépressive, au traitement antipsychotique ou à la durée d’évolution de la pathologie.
Bien que ces résultats restent à confirmer sur une échantillon plus large, cette altération bilatérale de l’aire cingulaire antéro-dorsale, corrélée statistiquement avec les échelles symptomatologiques serait un bon candidat pour expliquer la physiopathologie de la catatonie périodique. Il existe en effet une bonne concordance entre les symptômes spécifiques de ce phénotype et les symptômes rapportés en cas d’atteinte de cette région (psychose, manifestations hyperkinétiques et akinétiques, tableau résiduel d'apathie...).
Les corrélats fonctionnels d'une telle anomalie restent à évaluer, de même que la spécificité de ces résultats par rapport au phénotype de cataphasie.