GLOSSAIRE
Anosognosie
Carl Hempel et le cercle de Vienne
Déréalisation
Idées délirantes
Modifier
Paradigme
Phase processuelle
Polymorphe
Programme (classification)
Pseudo-hallucinations
Réalisme
Syndrome
Tableau clinique
Anosognosie
a- privatif, noso- maladie, gnosie- savoir
= le patient n'est pas conscient d'être malade. Ce n'est en rien
spécifique aux problèmes psychiatrique puisqu'on
l'observe aussi lors de certaines lésions neurologiques.
Ça n'est d'autre part pas valable tout le temps, de nombreux
patients sont parfaitement au clair avec leur trouble en dehors des
épisodes d'exacerbation.
Carl Hempel et le cercle de Vienne
Hempel était un des fondateurs du cercle de Vienne dans les
années 30 et 40. Ce mouvement a été initié
par un groupe de philosophes qui partageaient l'opinion que la
philosophie métaphysique était dénuée de
sens (par ex., Rudolf Carnap, Hans Reichenbach, Carl Hempel, Mortiz
Schlick, Otto Neurath, Philipp Franc). A la place de la
métaphysique, les empiristes logiques ont proposé une
forme radicale d'empirisme, caractérisé par un engagement
scientifique, et en particulier logique, d'où le nom d'empirisme
logique donné à ce courant de pensée. Un des
concepts centraux était la distinction claire entre observation
et théorie. Avec la croissance du Nazisme, la plupart des
membres du Cercle de Vienne ont émigrés aux USA où
ils ont influencé de façon décisive le
développement de la philosophie des sciences. Actuellement, le
concept central de l'empirisme logique stipulant la distinction absolue
entre observation et théorie a été mis en faillite
devant l'échec d'une séparation claire : les observations
sont dépendantes du paradigme scientifique dans lequel elles
sont faites.
Déréalisation
Le patient a l'impression que les gens autour de lui sont comme robotisés, ou que l'environnement semble irréel.
Idées délirantes
Définition
du DSM : Croyance erronée fondée sur une déduction
incorrecte concernant la réalité extérieure,
fermement soutenue en dépit de l'opinion très
généralement partagée et de tout ce qui constitue
une preuve incontestable et évidente du contraire. Il ne s'agit
pas d'une croyance habituellement acceptée par les autres
membres du groupe ou du sous-groupe culturel du sujet (p. ex., il ne
s'agit pas d'un article de foi religieuse) .
Quand une croyance erronée
implique un jugement de valeur, on ne la considère comme une
idée délirante que si le jugement est tellement excessif
qu'il dépasse toute crédibilité. C'est parfois le
comportement de l'individu qui vient témoigner de l'existence
d'une conviction délirante qui survient sur un continuum. Il est
souvent difficile de distinguer une idée délirante d'une
idée surinvestie (dans laquelle une croyance ou une idée
déraisonnable existe mais sans être aussi fermement
soutenue que dans le cas d'une idée délirante).
Les idées délirantes sont classées
selon leur contenu. Voici quelques-uns des types les plus courants
d'idées délirantes :
- Idée délirante bizarre : idée
délirante concernant un phénomène que la propre
culture du sujet considérerait comme tout à fait
invraisemblable.
- Idée délirante d'influence : délire dans
lequel les sensations, les impulsions, les pensées ou les
actions sont ressenties comme n'étant pas propres au sujet mais
imposées par une force extérieure.
- Idée délirante de grandeur : idée
délirante qui implique de la part du sujet un sentiment
exagéré de son importance, de son pouvoir, de son savoir,
de son identité ou de ses relations privilégiées
avec Dieu ou un autre personne célèbre.
- Idée délirante de jalousie : idée délirante selon laquelle le partenaire sexuel est infidèle.
- Idée délirante congruente à l'humeur
(caractéristiques psychotiques congruentes à l'humeur) :
Le contenu des idées délirantes ou des hallucinations
concorde avec les thèmes dépressifs thymiques de
dévalorisation, de culpabilité, de maladie, de mort, de
nihilisme ou de punition méritée. A l’inverse, pour
les "caractéristiques psychotiques non congruentes à
l'humeur" : Le contenu des idées délirantes ou des
hallucinations ne comporte pas les thèmes dépressifs
typiques de dévalorisation, de culpabilité, de maladie,
de mort, de nihilisme ou de punition méritée. On retrouve
des symptômes tels que des idées délirantes de
persécution (non liées directement à des
thèmes dépressifs), de pensée imposée, de
diffusion de la pensée ou des idées délirantes.
- Idée délirante de divulgation de la pensée :
délire selon lequel les pensées d'un sujet sont
diffusées si fort qu'elles peuvent être perçues par
d'autres.
- Idée délirante de persécution :
délire dans lequel le thème central consiste pour le
sujet à être attaqué, harcelé,
trompé, persécuté ou victime d'une conspiration.
- Idée délirante de référence :
délire selon lequel les événements, les objets ou
les autres personnes de l'environnement immédiat du sujet ont
une signification particulière et inhabituelle. Ces idées
délirantes sont généralement négatives ou
péjoratives mais elles peuvent aussi impliquer des thèmes
de grandeur. Cela diffère d'une simple idée de
référence dans laquelle la croyance erronée n'est
pas aussi fermement soutenue que dans l'idée délirante ni
organisée en système de croyance authentique.
Modifier
La notion de "modifier" est tout particulièrement
utilisée en génétique pour décrire des
gènes ("modifier genes") qui ne sont responsables de rien en
soit, mais qui vont moduler l'expression phénotypique d'un autre
gène.
Paradigme
En épistémologie, Kuhn appelle paradigme l'ensemble des
hypothèses et des positions philosophiques sur lesquelles
s'appuient les scientifiques d'un domaine particulier. Elles sont
intéressantes à mettre en lumière car elles
guident la façon de poser les questions, explique pourquoi
certaines démarches sont en partie incompatibles
(hypothèse du continuum et modèle médical par
exemple...). La plupart d'entre nous utilise implicitement ces
concepts, l'épistémologie se propose de les expliciter.
Phase ou symptômes processuels(le)
L'accumulation au
cours du temps de symptômes résiduels serait le
résultat d'un processus pathologique dont l'activité
serait marquée par d'autres symptômes : les
symptômes processuels. Il s'agit d'une analogie avec un processus
encéphalitique, avec des symptômes liés au
processus lésionnel inflammatoire (confusion,
céphalées, convulsion...), laissant derrière lui
des lésions à l'origine de symptômes
résiduels (amnésie, signes cérébelleux...).
La phase processuelle s'observe dans les 2 à 5 premières
années des schizophrénies systématisées.
Elles sont marquées par la présence de symptomes
processuels qui ne sont en rien caractéristiques de l'une ou
l'autre forme.
Leonhard est assez peu explicite quand à la
caractéristique de ces différents symptômes. Pour
ce qui est des symptômes processuels "primaires" :
- Humeur discordante (dysthymie)
- Humeur anxieuse
- Humeur euphorique
- Rares oscillations
- Symptômes psychotiques, souvent à bas bruit :
illusions, pseudo-hallucinations (corporelles ++), idées de
référence
Il rapporte aussi des réactions psychologiques secondaires
à l'apparition des premiers symptômes résiduels
noté par le patient, mais pas encore forcément par
l'entourage :
- Abattement
- Sensation de catastrophe imminente
- Rationalisation
Programme (classification)
Le programme d'une classification ou
"agenda" (aussi traduit par ordre du jour) est une déclaration
émise par ses promoteurs pour guider son élaboration. Le
programme pour les classifications actuelles mettaient la
fiabilité au centre des préoccupations. En fait le
concept était essentiellement traduit par
"reproductibilité inter-individuelle". Le programme pour le DSM5
(et la CIM11 ?) met actuellement la validité au cœur du
débat. Reconnaissant l'impossibilité qu'il y a au jour
d'aujourd'hui de proposer une telle classification, le programme
consiste alors à élaborer une forme intermédiaire
essentiellement destinée à l'accumulation de
connaissances avec un minimum d'a priori sur les entités
diagnostics (mais curieusement sous une forme d'approche
dimensionnelle) tout en maximisant le type de données
recueillies (clinique, cognition, électrophysiologie,
génétique, imagerie ...).
Polymorphe (trouble psychotique aigu polymorphe)
Cette
caractéristique, empreintée à la psychiatrie
française pour caractériser les bouffées
délirantes, mais aussi allemande pour caractériser le
psychoses cycloïdes, est utilisée pour définir des
sous-types de troubles psychotiques aigus et transitoires.
Ces derniers comportent des hallucinations, des idées
délirantes ou des perturbations des perceptions, manifestes mais
très variables, changeant d'un jour à l'autre, voire
d'une heure à l'autre. Il existe souvent un bouleversement
émotionnel s'accompagnant de sentiments intenses et passagers de
bonheur et d'extase, d'anxiété ou d'irritabilité
(psychose d'anxiété-félicité). Le
polymorphisme et l'instabilité sont caractéristiques du
tableau clinique et, même si des symptômes affectifs ou
psychotiques isolés peuvent par moments être au premier
plan, ils ne remplissent pas le critère de durée d'un
épisode affectif.
A noter l'importance pronostique du caractère polymorphe, puisque lors d'un trouble psychotique aigu et transitoire,
sa présence semble exclure dans plus de 95% des cas une
évolution vers la chronicité selon une étude
menée à Halle (Allemagne) par Marneros et Pillmann
(HASBAP : Halle Study on Brief and Acute Psychoses). En revanche,
l'absence de polymorphie n'implique pas un risque évolutif
particulier.
Le caractère polymorphe se définit sur la présence d'au moins 1 de ces critères (CIM-10) :
-
Présence d'hallucinations ou d'idées
délirantes de plusieurs types, changeant à la fois de
nature et d'intensité, d'un jour à l'autre ou
d'un moment à l'autre dans une même journée.
-
Passages fréquents d'un état émotionnel à un autre.
Pseudo-hallucinations
On
entend par pseudo-hallucinations, des hallucinations qui sont reconnues
comme telles par le patient. Le mécanisme de cette
reconnaissance est varible : soit c'est une donnée
immédiate de la consicence qui fait que le
patient n'y croit pas, soit il s'agit d'une interprétation qui
est le fruit d'une réflexion, alors
souvent à distance de l'épisode.
Réalisme
Le réalisme est une position philosophique qui suppose que les
phénomènes que nous décrivons (pour le cas de la
médecine il s'agit surtout des maladies) existent en dehors de
notre esprit. Il s'oppose à la position idéaliste selon
laquelle ces entités n'existent pas en dehors de nous
même, mais ne sont que des constructions ou des
représentations mentales. On parle encore de nominalisme pour
signifier qu'il suffit qu'une chose ait un nom pour "exister".
Le réalisme est une position contestée, même par
les tenants d'une philosophie d'orientation scientifique. Le courant
actuel, dit "empirisme constructif", s'il accepte la possibilité
qu'une réalité existe indépendamment de nous,
dénie celle que nous l'appréhendions un jour en
totalité et suggère donc qu'elle nous restera
inaccessible. Mais cela ne nous empêche pas de nous en
rapprocher. Cependant cette position ne vaut que pour les
théories explicatives, les théories causales, comme l'est
le concept de maladie nous sont en revanche accessibles.
Syndrome
Ensemble de symptômes survenant en rapport à un état pathologique.
Tableau clinique
Ensemble des symptômes présentés à un moment donné de l'évolution d'une maladie.
Copyright © CEP, création
décembre 2007, dernière mise à jour avril 2008, Jack Foucher